A world of Dreams – Lu Wenfu

Encore, encore et toujours Lu Wenfu. C’est loin d’être la première fois que j’en parle ! J’en ai déjà parlé avec Le Gastronome : son œuvre la plus connue en France ; son roman long Nid d’hommes ou un recueil de ses nouvelles : Le puits. Cette fois j’en parle avec un autre recueil de nouvelles, en anglais cette fois, et pourquoi ? Tout simplement parce qu’il contient deux nouvelles uniquement traduites en anglais, et totalement absentes des traductions françaises.

Puisque la plupart des nouvelles de ce recueil sont également présentes en version française dans Le Puits, je ne vais parler que des deux nouvelles inédites en français, j’ai nommé « Tang Qiaodi » et « A World of Dreams ».

Tang Qiaodi

Tang Qiaodi est le nom du personnage principal de cette nouvelle, une ouvrière illettrée qui travaille dans une filature de coton pendant la période maoïste. Le narrateur est chargé des cours du soir afin d’éduquer les ouvriers et les paysans, et c’est dans ce contexte que les deux personnages vont se côtoyer. Cette nouvelle est avant tout une ode à l’éducation des gens, à ce que ça peut leur apporter, et comment ça peut leur manquer. Mais ça parle aussi de comment était valorisé le manque d’éducation pendant la période maoïste, malgré les apparences et la présences de cours payés par l’État afin de lutter contre l’illettrisme des ouvriers et des paysans. Dans les faits, Tang Qiaodi n’est absolument pas encouragée à aller suivre ces cours, puisque son travail dans la filature lui rapporte bien assez même sans savoir lire, et son travail en plus du grand nombre de conférences et d’assemblées du Parti auxquelles elle doit assister ne lui laisse pas suffisamment de temps pour apprendre à lire.

J’ai beaucoup aimé cette nouvelle, je n’avais jamais vu le thème de l’éducation être abordé aussi frontalement dans une autre nouvelle de Lu Wenfu et je trouve que celle-ci est vraiment intéressante.

A World of Dreams

Littéralement « Un monde de rêves ». Dans cette nouvelle, Lu Wenfu crie une fois de plus son amour pour sa ville, Suzhou. Ce n’est pas un récit de fiction, il n’y a ni personnage ni intrigue. Lu Wenfu décrit simplement la ville et ses ruelles, et pourquoi il les aime tant. Dans cette nouvelle, j’avais espoir que Lu Wenfu en dirait un peu sur la gastronomie de Suzhou, mais pas du tout. Je sais que c’est un sujet qu’il a beaucoup traité par ailleurs, mais rien n’a été traduit en anglais ou en français sur le sujet. Du coup j’ai un peu moins accroché à ce texte, qui ne contenait pas ce qui m’intéressait, et qui n’a rien de surprenant dans l’œuvre de Lu Wenfu.

En Bref, pour les lecteurs francophones, je vous conseillerai plutôt de lire le recueil Le Puits, qui contient pratiquement les mêmes nouvelles à deux exceptions près. A moins que vous soyez absolument fan de Lu Wenfu et que l’attrait de ses deux nouvelles supplémentaires vous suffise. ^^