Treize récits chinois, 1918-1949 -Lu Xun et autres.

Après Le Petit précis à l’usage de l’amateur de littérature chinoise contemporaine, voici un autre ouvrage que je devais lire pour la rentrée scolaire et mon entrée en master. On change de format et de période, mais l’objectif reste le même : découvrir des auteurs et des courants littéraires chinois !

Treize récits Chinois est un recueil de nouvelles d’auteurs plus ou moins connus en France, mais qui ont tous eu une influence sur le paysage littéraire Chinois. Classées par auteurs, ces nouvelles nous sont données en intégralité après une courte biographie qui explique la vie et l’œuvre de chaque auteur. Ces auteurs, issus du mouvement du 4 mai 1919 ont vraiment révolutionné la littérature chinoise, en particulier Lu Xun, nom vraiment reconnu de la littérature chinoise moderne.

Ces Treize récits chinois regroupent 9 auteurs de la période. Tout d’abord, on trouve Lu Xun, dont j’ai déjà parlé pour deux des nouvelles apparaissant dans ce recueil, Le Journal d’un fou et La véritable histoire d’Ah Q, mais qui apparait aussi avec sa nouvelle Le remède, qui, comme Le journal d’un fou traite d’une certaine forme de cannibalisme. On trouve aussi dans ce recueil Shen Congwen, dont j’ai parlé pour Le voyage d’Alice en Chine, qui apparait avec Autres temps, autres mœurs, nouvelle que j’ai trouvé très percutante, sur fond de critique de la peine de mort. Ba Jin est également là avec Chien, moi qui avais justement dit que je voulais essayer dans mon article sur le Petit précis de Noël Dutrait, me voilà satisfait ! ^^ Lao She est également là ! (Cf : La cage entrebâillée.) On a de lui une nouvelle que j’avais déjà lu Le croissant de Lune, histoire sur la prostitution et la reproduction sociale, ainsi qu’une autre nouvelle fort intéressante que je ne connaissais pas : Plus qu’un Yuan en poche. Enfin, on trouve pèle-mêle d’autres auteurs aux nouvelles plus ou moins percutantes comme Ye Shengtao, Yu Dafu, Wu Zuxiang ou Li Guangtian.

Beaucoup de ces nouvelles se rejoignent sur le propos. La plupart parlent des conditions de vie des chinois, qu’ils habitent en ville ou à la campagne, qu’ils soient hommes ou femmes, jeunes ou plus âgés. La critique sociale est très présente dans ces récits, même si tous ne tournent pas autour de cela. On assiste notamment à la retrouvaille inopinée de deux anciens camarades de classe dans une région reculée dans Le Moine Calebasse de Yu Dafu ou au règlement d’une vieille querelle sous la pluie dans Le jugement des eaux de Li Guangtian.

Globalement, ces nouvelles m’ont vraiment plu, j’ai trouvé la plupart très intéressantes et percutantes, même si forcément, certaines sont en dessous. On va dire que sur les neufs nouvelles que j’ai découvert dans ce recueil, sept m’ont totalement convaincues, et seulement deux autres étaient un peu en dessous, donc vraiment bon ratio pour ce recueil ! ^^

En gros, très bonne lecture pour ma part que ce recueil de nouvelles d’auteurs plus ou moins connus. Ce n’est d’ailleurs pas forcément les auteurs les plus connus qui m’ont le plus intéressés. Je conseille totalement ce recueil à tous les gens intéressés par les nouvelles, ou pour en apprendre plus sur la littérature chinoise de la première moitié du XXème siècle !