Au pays du cerf blanc – Chen Zhongshi

J’ai acheté ce livre il y a plus d’un an, après qu’on m’en ait conseillé la lecture. En le recevant, je ne m’attendais pas à voir arriver un tel pavé, puisqu’il fait plus de 1000 pages ! ^^ Au final, je me suis décidé (après beaucoup d’hésitation à cause de sa taille) à le lire, et j’ai plutôt bien apprécié, même si j’ai quelques critiques à formuler.

Au pays du cerf blanc est conçu comme une chronique familiale, dont l’intrigue se déroule dans la région de Bailu (Cerf blanc). On suit dans ce roman deux grandes familles de la région : la famille Bai, avec à sa tête Bai Jiaxuan, et la famille Lu, dirigée par Lu Zilin. Si le roman commence doucement avec seulement les deux personnages des deux « chefs de famille », on suivra bientôt la route de tous leurs enfants et petits-enfants à travers la Chine du XIXème et XXème siècle.

Comme tout roman de ce genre, la période de temps sur laquelle le livre se déroule est assez étendue : on commence au XIXème siècle, alors que la Chine était encore un empire, et on suit les personnages évoluer à travers les différents troubles qui surviendront (la révolte des taiping, la révolution nationaliste de 1911, la période des seigneurs de guerre, la guerre contre le japon, la guerre civile et la révolution communiste). Ce qui fait que sur seulement 2 ou 3 générations, et une durée de 50 petites années, tous ces troubles sont vécus différemment par les différents personnages.

Ce que je regrette un peu est la place un peu particulière de la femme dans ce roman. Les descendants de chacun des personnage principaux sont presque tous masculins, et chaque fois qu’une femme se marie, elle disparait totalement derrière son rôle d’épouse et n’existe plus dans le roman. Le personnage de Xiao’e n’existe que par l’adultère et le fait que tout le monde la convoite… Seul le personnage de Bai Ling est intéressant, puisqu’elle s’engage dans le parti communiste à ses début, assiste aux combats lors de la guerre civile. C’est la seule qui n’existe pas uniquement au travers de ses rapports amoureux et sexuels avec hommes (même si son histoire n’est pas dépourvue de ses histoires d’amour).

Les livres de cette taille m’intimident beaucoup, j’ai toujours peur de ne pas assez accrocher pour tenir la durée, mais je dois dire que là, j’ai atteint la fin en lisant petit à petit, mais je ne me suis pas ennuyé. J’ai bien pris mon temps, je n’ai pas essayé de me précipiter à la fin, je suis donc assez surpris !

Ce livre a été adapté au cinéma par Wang Quan’an (dont j’ai déjà abordé le film Apart together sur le blog) en 2011, c’est un film qui dure trois heures, et je suis curieux de voir comment un livre aussi gros peut être adapté en film, donc je suis un peu curieux.

Plutôt bonne surprise quant à l’aisance que j’ai eu pour le lire et le terminer, je ne peux pas dire malgré tout que c’est un coup de cœur, mais je suis content d’avoir lu et terminé cette imposante fresque familiale et historique !