La Bataille de Yashan 1279 – Bo Lu

On m’a offert ce manhua il y a longtemps, avant que la maison d’édition ne ferme. Et j’ai mis longtemps à le lire, presque deux ans pour me décider à l’ouvrir !

La bataille de Yashan est l’histoire de la dernière bataille de la guerre entre la Chine des Song et leur envahisseurs mongols des Yuan. C’est un peu compliqué d’expliquer ce qui se passe par la suite : je suis tiraillé entre contextualiser cette bataille, ce qui spoilera l’ouvrage, ou ne rien dire. ^^ Mais si vous êtes plus intéressé par le contexte que par le fait de ne pas vous faire spoiler, voici le spoil : La Bataille de Yashan, en 1279, marque la fin de la dynastie Song, qui sera remplacée par la dynastie mongole des Yuan en Chine. Donc savoir ceci avant de lire le début changera probablement la sensation de lecture d’une bataille serrée à une chronique d’une défaite annoncée. Fin du spoil

Les batailles ayant un grand impact sur l’histoire de la Chine est un peu le choix de prédilection des manhua de Bo Lu : il avait auparavant écrit sur l’histoire de la bataille de Shanghai de 1937 qui débutera la guerre sino-japonaise.

Ce qui est particulièrement remarquable avec cet auteur est le mélange des genres : le style du dessin de base est de type Lianhuanhua, la bande dessinée chinoise traditionnelle, qui va avoir énormément de narration pour expliquer la situation globale, là où les dessins servent plus de support aux actions particulières. Mais les personnages y sont dessinés dans un style plus moderne. De même, on voit particulièrement dans l’utilisation des onomatopées la volonté de l’auteur de mélanger à la fois les genres du manhua et de la bande dessinées que l’éditeur appelle « Rock N’Roll ». On a donc les onomatopées alternativement en caractères chinois (avec la petite traduction en-dessous, quand même), et certaines en anglais.

Bon, ce n’est pas un sujet joyeux, comme vous l’aurez compris, on parle quand même d’une guerre qui a fait beaucoup de victimes, et beaucoup de massacres de civils, et rien n’est épargné au lecteur, donc peut-être à ne pas placer entre toutes les mains non plus.

Mais j’ai bien aimé, on est entre le manhua et le documentaire, ça donne un style que j’apprécie et qu’on retrouve dans La bataille de Shanghai 1937 du même auteur, très proche dans le style et la conception !