Dans la peau d’un chinois – Marc Boulet

Dans la peau d’un chinois est un livre que j’ai chez moi depuis quelques années et que je n’avais jamais lu jusqu’ici. Il faut dire que le mauvais montage qui constitue la couverture m’a probablement pas mal rebuté ! Au final, j’ai lu Le ventre de la Chine du même auteur, et comme il était pas si mal, je me suis lancé dans la lecture de celui-ci !

Dans la peau d’un chinois est une succession de sujets traitant de la société chinoise, vue par un étranger un peu particulier : à son arrivée en Chine, Marc Boulet se rend compte qu’avec ses vêtements, les Chinois ne le prennent pas pour un européen mais un Ouïgour. Celui-ci va donc prendre la décision de se créer une identité, et c’est sous le nom d’Abdul Karali, danseur Ouïgour, qu’il va pouvoir parcourir la Chine en accédant aux lieux interdits aux étrangers, tout en reprenant son identité de Marc Boulet pour entrer dans les endroits interdits aux chinois.

Comme je l’ai dit au début, il va donc pouvoir examiner la société chinoise des années 1980 de l’intérieur, sans attirer la méfiance de la population. Il nous parle ainsi de plusieurs sujets de société : la drogue, la prostitution, la peine capitale, ou bien le comportement des chinois et des chinoises envers les personnes du sexe opposé. Tout ça nous donne une succession d’articles sur des sujets très variés, et pas forcément cohérent entre eux, mais je n’ai pas trouvé ça trop grave, dans la mesure où on aborde quand même des sujets très peu connus par ailleurs. Je n’ai pas trouvé non plus que ça parlait de tout et de rien.

J’ai un petit quelque chose qui m’a dérangé : je suis habitué à la lecture d’essai, mais dans un essai, il y a souvent une thèse qui est défendue, une opinion qui est soutenue. Ici, Marc Boulet a plutôt une formation journalistique, il va donc nous livrer un fait, sans jugement du bien ou du mal. Alors ça donne des trucs du genre : il est censé rencontrer un dealer de drogue, il ne va pas nous dire si c’est bien ou mal selon lui, et ne va pas condamner les actes du monsieur en question. De même, il va nous dire qu’il y a probablement des mineures prostituées dans un bordel, et que l’un de ses « ami » est un habitué du lieu, et ben c’est pas grave, et ça n’est pas mentionné comme quelque chose qui l’a dérangé, ou lui a déplu.

Je trouve que ce livre est assez problématique sur plein de points, puisque justement, il n’y a pas de recul et de réflexion sur ces sujets de société. C’est un peu comme si tous les gros problèmes passaient, parce que « C’est normal pour la Chine ». Donc un gros non pour moi.

Ce livre reste un témoignage très intéressants sur plein de points, et à mon avis, quelqu’un s’intéressant à la société chinoise des années 1980 peut encore trouver beaucoup de choses intéressantes dans ce livre. Mais je sors de ma lecture avec un bien mauvais souvenir.