Wet Season – Anthony Chen

J’ai parlé récemment de ce réalisateur singapourien qu’est Anthony Chen avec son premier film Ilo Ilo. Et on continue sa filmographie avec Wet Season.

Wet Season se déroule pendant la saison des pluies à Singapour et met en scène deux personnages joués par des acteurs qu’on a déjà vus dans Ilo Ilo : Yeo Yann Yann qui jouait la mère dans Ilo Ilo incarne dans celui-ci une professeure de chinois dans un lycée, et Koh Jia Ler, qui interprétait l’enfant dans le précédent, joue ici l’élève.

Le film est assez bien tourné, et je n’ai pas eu l’impression qu’il soit aussi brouillon que Ilo Ilo, mais par contre, niveau scénario, celui-ci est d’un glauque ! Dès le début du film, l’élève, en cours, prend des photographies de sa professeure à son insu, la regarde en permanence etc… La professeure ne voit rien de tout ça, et les deux personnages se rapprochent petit à petit : elle le ramène chez lui après les cours de rattrapage, et commence à le considérer un peu comme un fils de substitution après avoir tenté, sans succès, pendant des années d’en avoir un. On a donc ce coté un peu malsain d’histoire d’amour entre un professeur et un élève, avec un élève quand même très forceur, avec les photos de sa prof prises à son insu, toussa toussa… Ajouté au fait que ce soient les deux même acteurs qui jouaient dans le film précédent de ce réalisateur avec une relation mère/enfant ne rajoute rien de bon à mon sens.

En seulement deux films, on voit se profiler des personnages stéréotypés du cinéma d’Anthony Chen, notamment avec la femme qui ne peut s’accomplir que par la maternité, quitte à rester avec un homme avec qui ça se passe mal pendant des années pour essayer d’avoir un enfant, et qui incarne la figure de l’éducatrice.

En bref, Anthony Chen, c’est pas la découverte de l’année. Je suis content d’avoir vu ces deux films là, qui me semblent très proches et sont intéressants à comparer. J’ai été malgré tout content de voir des films d’un réalisateur Singapourien (parce que ça ne court pas les rues niveau distribution en France), et ce film n’est ni mal tourné ni mal interprété par les acteurs. Je ne sais pas ce qu’à voulu montrer Anthony Chen dans ce film, mais j’ai bien aimé peut-être les deux premiers tiers du film, où la relation qui se construit est presque une relation familiale, où chacun trouve dans l’autre ce qui lui manque dans sa vie; Mais malheureusement, on tombe vite dans le glauque.

Donc je ne peux pas dire que ce soit un film mal tourné, mais je n’ai vraiment pas aimé les personnages. Leur relation n’est pas trop mal pendant une partie du film, mais on ne peut pas dire que j’ai vraiment apprécié l’intégralité de mon visionnage.