A la recherche de Shanghai – Wang Anyi

Avant de lire ce livre, j’étais très peu familier avec le travail de Wang Anyi. Je connaissais cette autrice de nom et de réputation, mais je n’avais rien lu d’elle en entier. Mais maintenant, j’ai enfin remédié à cela ! ^^

Alors, qu’est ce que c’est que ce livre ? Ce n’est pas un roman. Ça commence comme un recueil d’essais et se finit sur un recueil de nouvelles, donnant une forme hybride assez inhabituelle.

Au début, ce livre est composé de plusieurs essais sur la ville de Shanghai, ses traditions et ses habitants. Inscrit dans la lignée de la littérature de recherche des racines, un courant majeur de la littérature chinoise du XXème siècle, ce livre commence sur l’explication du pourquoi il peut, ou pas, se rattacher à ce courant. Les essais sont très intéressants, surtout quand on s’intéresse à la culture chinoise. Ils décrivent plusieurs aspects de la vie à Shanghai, de l’évolution de la ville et de sa population, ainsi que sur les origines de la ville, qui, selon l’autrice, ne mérite pas d’être intégrée dans le courant de recherche des racines à cause de son histoire trop courte.

Après les essais arrivent les nouvelles. Et là… C’est un peu plus mitigé. Autant dans les essais, c’est bien écrit, les phrases sont belles et le propos est intéressant, autant les nouvelles… Déjà elles ne semblent pas écrites par la même personne. C’est probablement faux, hein, je sais bien que l’exercice n’est pas le même et qu’on n’écrit pas une fiction de la même manière qu’un essai, mais malheureusement, je n’ai pas retrouvé la même qualité d’écriture que dans le début du livre.

Ensuite concernant les nouvelles en elles-mêmes, elles sont souvent décevantes. Certaines sont bien, mais en général, le propos (et surtout la chute) n’apporte pas grand chose. Ces nouvelles sont présentées comme étant des histoire et des légendes de Shanghai, présentant des histoires du cru. Donc nous avons des histoires de pêcheurs, spécifiques à Shanghai, des histoires de vie après la mort, d’autres qui parlent de lieux précis de la ville de Shanghai. Certaines étaient vraiment bien, mais d’autres beaucoup plus décevantes. Enfin, j’ai eu l’impression que la traduction était très littérale : on avait un grand nombre de répétitions, chose qui est souvent admise en chinois, mais que le français évite en général. Certaines phrases n’étaient pas très naturelles en français.

En bref, j’ai quand même vraiment adoré la partie « essais » de ce livre, et la partie « nouvelles » était correcte, mais sans plus. Le format hybride est un peu particulier, mais je m’aperçois que ce format m’a laissé une forte impression en mémoire. Dans l’ensemble très positif, je pense que je peux pardonner les quelques défauts que j’ai pointés, qui sont bien minoritaires par rapport à l’écriture et à la conception de cet ouvrage.