Au delà des montagnes – Jia Zhangke

Encore une fois un film dont j’avais manqué le passage au cinéma et dont on m’a offert le DVD par la suite. En plus, la bande-annonce me disait bien, j’ai tendance à bien aimer les films chinois un peu lents, contemplatifs et poétiques. Là… j’ai été (un peu) déçu. Je connaissais déjà Jia Zhangke de réputation et pour ses documentaires qui m’ont bien plu, mais ce film-là…. Je ne vais pas en dire beaucoup de bien.

Au delà des montagnes parle de l’histoire de Shan Tao (interprétée par Zhao Tao, la femme de Jia Zhangke, qui joue d’ailleurs dans tous les films de son mari), de ses relations avec les gens qui l’entourent, de ses amis… En réalité, ce film est divisé en trois parties bien distinctes, chacun se focalisant sur quelque chose de bien différent. Dans la première partie, l’histoire commence en 1999. On est lancé dans le vif du sujet : un espèce de Jules et Jim, un triangle amoureux entre Shan Tao et ses deux amis, dont un riche et méchant qui maltraite tout le monde y compris ses amis et sa famille, et un pauvre, ouvrier dans une mine de charbon et très gentil, qui aide également au magasin du père de Tao après ses heures de travail à la mine. Évidemment, elle se met très vite en couple avec le riche qui la maltraite et menace de mort son autre prétendant. Suite à ce choix ce dernier déménage, trouve un autre travail loin d’ici. Deuxième partie : 15 ans plus tard : 2014. Shan Tao et son mari ont divorcés sans qu’on en connaisse les circonstances, elle vit encore dans sa petite ville natale tandis que son mari vit avec son fils à Shanghai. Son autre prétendant de l’époque revient dans sa ville également après avoir été diagnostiqué d’un cancer du poumon. Le père de notre personnage principal meurt et les funérailles de celui-ci sont l’occasion pour Tao de voir son fils, venu honorer un grand père qu’il ne connaissait pas. Dans la troisième partie, en 2025, on suit le fils de Tao et de son mari, qui a émigré en Australie avec son père.

J’ai eu beaucoup de mal avec ce film (soit dit en passant, j’ai également eu du mal avec l’actrice principale, qui est vraiment très inexpressive pendant la majorité du film et qui donne un air vraiment benêt, ou du moins sans profondeur, au personnage). Je n’ai pas compris du tout où il voulait aller, sans réussir non plus à me laisser transporter par celui-ci. J’ai vraiment eu l’impression d’avoir des morceaux incomplets de films qui ne joignaient pas bien les uns avec les autres. Aussi, je l’ai trouvé très très long. Il ne dure que deux heures mais j’ai vraiment eu l’impression d’avoir passé ma journée devant ce film, un peu comme si chaque partie était un film de 2 heures à chaque fois. Bref, le film ne m’a clairement pas convaincu et je me suis beaucoup ennuyé.

Et comme je n’ai pas bien compris le propos du film, de quoi voulait vraiment parler Jia Zhangke, j’ai voulu chercher une note d’intention. Et par chance, il y a une interview du réalisateur dans les bonus du DVD ! Et il dit des choses dans cette interview, que je n’ai pas du tout retrouvé dans le film, comme le rapport à la technologie des gens et l’évolution de celle-ci. Oui, ça apparait, enfin, ils utilisent une tablette à un ou deux moments dans le film, mais c’est vraiment pas très percutant au visionnage. Après il a aussi dit des choses intéressantes, comme sur le rapprochement entre la scène initiale et la scène finale mais je ne vous en dis pas trop de ce coté là si vous souhaitez voir le film. Après, ce que j’ai aimé, c’est aussi le changement dans le format de l’image en fonction des différentes périodes. Dans la première partie en 1999, on se croirait vraiment dans un vieux film, alors qu’il est sorti en 2015.

En bref, personnellement, je pense que je ne reverrais pas ce film de sitôt, j’ai vu que les avis de ce film sont en grande partie positifs et qu’il est franchement bien noté sur Allociné, donc je ne vous dirai pas de ne pas le regarder, mais clairement, ce n’est pas un film que j’ai aimé voir.