Un moment à Pékin, Enfances chinoises – Lin Yutang

J’ai eu un rapport très particulier à ce livre en le lisant. C’est à dire que j’ai constamment été balancé entre le fait que j’avais envie de l’aimer, mais qu’en même temps j’étais perturbé qu’il fut traduit de l’anglais et non du chinois (alors qu’il a été rédigé dans cette langue, j’ai vérifié), et qu’en plus mon édition est annotée par quelqu’un qui semble avoir vraiment adoré sa lecture et j’avais envie d’être dans le même état d’esprit que cette personne. ^^

Ce livre a sans nul doute des qualités indéniables, et j’ai d’ailleurs beaucoup accroché au début du roman. Le début parle de la fuite d’une famille devant la révolte des boxers qui se sont rebellés contre le pouvoir en place entre les années 1899 et 1901. La rébellion s’approchant de la ville où ils résident, ils décident de fuir. Dans ce passage, on rencontre différents groupes de personnes, rebelles, fuyards etc… Et j’ai trouvé les interactions entre les différentes personnes bien écrites et bien menées.

Mon problème se situe à partir du moment où la famille se retrouve à Pékin, une fois bien arrivés sains et saufs et que les choses se posent. J’ai été déçu de voir que tout l’aspect historique de la période a très vite disparu derrière les affaires familiales uniquement. Je n’ai rien contre en soi, mais comme je m’attendais à un roman historique et que cet aspect n’est exploité que dans la première partie du roman, j’ai vite décroché une fois les choses posées. Heureusement, je n’ai pas non plus décroché pendant tout le roman non plus, je l’ai fini et je n’ai pas abandonné en cours parce que je ne comprenais rien. Mais j’ai passé une grande partie de ma lecture à me demander qui était qui, et j’avais l’impression d’avoir loupé un passage important.

Ce livre présente pourtant bien les différents personnages et nous raconte pour chacun leur vie et leur psychologie a l’air assez bien développée. On trouve dans ce livre quelques passages qui sont assez parlant sur les droits des femmes à l’époque et sur l’avis de l’auteur là-dessus. L’auteur prend souvent parti pour l’indépendance des femmes, et pour un homme en 1939, c’est quand même pas mal.

Il vaut mieux, dans cette vie n’être pas né une fille. Elles ne peuvent rien sur leur avenir.

P.371

En réalité, si j’ai tenu jusqu’à la fin, c’est en grande partie grâce aux petits messages disséminés dans les marges par le précédent propriétaire de ce livre, ça m’a fait beaucoup de bien de voir quelqu’un bien apprécier ce livre qui ne me parlait pas tant que ça à la base. Tout ça m’a encouragé à continuer ma lecture, et j’ai fini par beaucoup apprécier la fin, particulièrement.

Je peux recommander ce livre à ceux qui aiment les saga familiales, même si ce n’est pas forcément mon truc à la base. Il y a un tome 2 de ce livre, que je n’ai pas, je vais voir si j’arrive à me l’acheter, auquel cas vous aurez de ses nouvelles sur le blog. ^^