La maitresse de Jade – Catherine Lim

Pour la première fois, je vais aborder une œuvre Singapourienne. Bon, à la base, je ne savais pas que c’était singapourien, et le contexte social me semblait très étrange pour un récit se déroulant dans les années 50 en Chine continentale. Quand j’ai enfin compris que ça se déroulait à Singapour, j’ai tout de suite mieux compris pourquoi les communistes n’étaient absolument pas présents. Malheureusement, ce livre m’a non seulement déplu par beaucoup d’autres aspects, mais il met en plus une bonne tatane dans tout ce qui est droit de la femme dans la société.

Ce livre se déroule sur toute la durée de la vie d’une dénommée Han, qui est vendue comme servante vers ses 4 ans à une riche famille, les Wu. Bon, l’idée est pas trop mal, c’est un sujet de société qui arrivait, tant en Chine qu’à Singapour apparemment. Ce livre est découpé en 3 parties qui contiennent leurs lots de défauts et autres propos gênants. Ces trois parties, nommées « L’enfant », « La femme » et « La déesse » représentent trois périodes de la vie de Han.

La première partie : « L’enfant », comme son nom l’indique, parle de la période de l’enfance de Han, ou elle est vendue par sa famille et commence à travailler comme servante pour les Wu. Parmi les gens habitant la maison, elle se lie notamment d’amitié avec l’héritier de la famille, qui a plus ou moins son âge. Avec ce jeune garçon, ils feront pas mal de bêtises, comme mettre des insectes dans le pantalon des gens etc. Je comprend que l’idée de base puisse plaire, et d’ailleurs, elle pourrait me plaire, le problème de ce livre, dans cette première partie vient surtout du traitement qui est fait des intrigues secondaires. En gros, la plupart des intrigues secondaires parlent exclusivement de pédophilie (Une servante qui se donne au jeune Wu, de moins de 10 ans, pour le calmer), de scatophilie (Beaucoup aux premiers chapitres, puis plus tard on fera manger des crottes d’oiseaux à l’ancien, parce que celui-ci violait des servantes. Bonne ambiance chez les Wu. ^^) et des différentes humiliations que font subir les personnages les uns aux autres (on est quand même dans un livre dont le nom d’un des personnages est « face de crachat ». C’est son nom, c’est admis et ça ne choque personne dans le livre.) En gros, les premiers chapitres donnent l’ambiance, j’ai vraiment voulu abandonner ce livre au chapitre 2, mais j’ai persévéré, dans l’espoir que a allait s’arranger.

Deuxième partie du livre : « La femme ». Niveau scatophilie, ça se calme un petit peu (YES ! ^^). Han et les autres enfants vieillissent, du coup, niveau pédophilie, en toute logique, c’est mieux aussi. Cette partie-là est la plus « gentille », entre la partie sur la pédophilie et la partie qui en met plein la face au féminisme. On est dans le cœur du roman : les personnages ont grandis, ils sont amoureux, mais séparés par leur origine sociale, la servante Han, ne peut pas être avec l’héritier Wu, promis à une noble à laquelle il se mariera sous peu. Une intrigue somme toute assez classique, mais qui peut être efficace, malheureusement, pour moi, c’est encore tombé à l’eau, puisque dans cette partie, on suit surtout en grande majorité les petites gueguerres entre les servantes qui se tirent dans les pattes à tout bout de champs, pas très intéressant pour moi. Mais le meilleur arrive, en témoigne cette magnifique citation tirée de la troisième partie :

Si une femme amoureuse doit être frappée pour provoquer le remords, qui entraine lui-même l’amour, soit.

La maitresse de Jade, Catherine Lim

Pour vous expliquer la citation : Han a été virée de la maison des Wu, elle ne peut donc plus y travailler comme servante, elle décide donc d’aller travailler à la « maison des fleurs » (comprenez : « Bordel »), Wu, toujours amoureux et jaloux, vient la voir, et comme il ne supporte pas que d’autres hommes touchent à sa servante, il la frappe. (What ?) Et donc… C’est pas grave, car  » Si une femme amoureuse doit être frappée pour provoquer le remords, qui entraine lui-même l’amour, soit. » SOIT ? On est sur du gros n’importe quoi…

La fameuse et tant attendue troisième partie ! « La Déesse ». On est là sur quelque chose de magique. Je vous résume le tout : Wu se marie, mais est toujours amoureux de Han, qu’il rencontre une fois par mois pour… faire son affaire avant de retourner voir sa femme. Malheureusement Han tombe enceinte. Au même moment, Lili, la femme de Wu, tombe enceinte (Magie de la littérature). Et alors, là, s’ensuit des réflexions sur le fait que si Han donne naissance à un garçon et Lili à une fille, elle aura plus de pouvoir qu’elle et pourra enfin finir avec son homme, mais si c’est une fille… Alors là, quelle horreur… Heureusement pour elle (Sic.), elle accouche d’un garçon grâce à… une déesse. D’où le nom de la partie : toute cette dernière partie s’effectue grâce à une série de deus ex machina. La servante a des problèmes, la déesse lui apparait en rêve, résout son problème. C’est par exemple la déesse qui lui accorde un garçon, et ne donne « que » une fille à Lili.

Enfin bref, entre la scatologie, les humiliations des personnages, la pédophilie et le sexisme, je dois dire que je n’ai pas énormément apprécié ce livre. Par contre, c’est peut-être moi qui ai un problème, car je vois qu’il est majoritairement très apprécié. Enfin bref, au moins, je me suis défoulé dans cet article… ^^