La trilogie de la citadelle, tome 1 : L’escalier vers les nuages bleus – Anne Opotowsky, Aya Morton
Je vous avais prévenu la semaine dernière que cet article parlerait d’une œuvre se déroulant à Hong-Kong, et encore une fois, ce n’est pas d’un auteur chinois, mais de deux artistes américaines, Anne Opotowsky et Aya Morton, avec le premier tome de La trilogie de la citadelle : L’escalier vers les nuages bleus.
L’escalier vers les nuages bleus (His dream of the skyland en VO) est l’histoire de Song, un jeune homme habitant à Hong-Kong lors de la domination anglaise sur cette région qui se retrouve « Chef de famille » lorsque son père est envoyé en prison pour vol. Il doit donc travailler afin de payer le loyer et nourrir sa mère. Il trouve donc un travail dans un bureau de poste et est affecté à la distribution des lettres dont l’adresse est incomplète, effacée… En bref, toutes les lettres perdues qui n’ont jamais atteint leur destinataires. Song, adepte d’énigmes et autres puzzles se prend au jeu, fait des heures supplémentaires, et livre du mieux qu’il peut ces lettres. Un jour, alors qu’il classe les lettres qui ont été retournées, il en découvre une adressée à un homme dont l’adresse est : la citadelle, un lieu ou les gens, majoritairement des « illégaux », vivent en semi-communauté, sans eau courante et dans des conditions de vie assez précaires.
J’ai trouvé cette œuvre pleine de sensibilité, tantôt humoristique, tantôt émouvante, les thèmes sont abordés avec finesse et encore une fois, comme dans le livre de Jan-Philipp Sandker, j’ai beaucoup aimé avoir Hong-Kong comme cadre de l’action. Même si cette fois on est dans une période passée (dans le Hong-Kong des années 1920 précisément), j’ai beaucoup aimé retrouver l’île de Hong-Kong, Kowloon et les nouveaux territoires dans cette œuvre. Si dans Le murmure des ombres, il y avait une opposition entre Chinois du continent et chinois de Hong-Kong, on retrouve ici ce conflit, mais entre Anglais, riches, propriétaires, détenant le pouvoir, la police et les richesses de la région, et les Chinois (soit de Hong-Kong même, soit les « illégaux » venus du continent et installés dans les nouveaux-territoires sans droit de séjour) qui doivent être rusés, travailleurs, ou voleurs pour pouvoir espérer bien vivre dans ce lieu où les anglais sont forcmément riches et les chinois forcément pauvres.
Outre le scénario, on peut parler des illustrations souvent hautes en couleurs, ou pas selon les ambiances voulues, et sont d’un style que j’ai beaucoup apprécié. De plus, ce que j’aime particulièrement quand ça apparait, quelle que soit l’œuvre, est que les personnages ne sont absolument pas manichéens, chaque personnage a une part de bon comme de mauvais, aucun d’entre eux n’est présenté comme un « grand méchant, et même les personnages principaux ont leur petite part d’ombre. Même les anglais sont présentés comme les dominants, mais ne sont pas hostiles individuellement. Je pense en particulier au personnage de M.Furnier, propriétaire de l’endroit oùu vivent Song et sa mère, ainsi que patron d’un des amis de Song, il est omniprésent dans le livre comme étant un homme puissant, mais qui n’use pas de son influence pour de mauvaises raisons.
En définitive, c’est une bonne découverte pour moi que ce premier tome de La trilogie de la citadelle, tant au niveau des personnages, du scénario ou des illustrations. Je sais que le tome 2 est déjà sorti chez Urban China, j’aimerais bien pouvoir continuer cette série, lorsque tous les tomes seront sortis. En tout cas, si cette série se termine, je vous conseille grandement d’essayer ! Voilà, je n’ai plus en stock de liivre se déroulant à Hong-Kong pour le moment, mais comme ça me fait toujours plaisir d’y retourner, même en fiction, j’espère pouvoir bientôt en trouver d’autres, et vous partager ça !