Le classique du thé – Lu Yu

Il est grand temps sur Vers l’est d’entrer plus sérieusement dans les choses qui importent vraiment ! Et pour moi, parmi les choses qui importent vraiment, il y a le thé ! Un jour où je n’avais plus grand chose à lire et que je flânais comme à mon habitude au rayon « littérature asiatique » de ma librairie, je suis tombé sur un livre qui a su captiver mon attention dès les premiers regards. Vous me dites si j’en fais trop ? ^^’ Donc, Le Classique du thé m’est tombé entre les mains ! Un livre sur le thé d’un auteur chinois ! Toutes mes passions dans un seul livre !!! ^^

Bon. Après cette introduction dithyrambique, je vais un peu casser l’ambiance : le livre a été écrit au VIIIème siècle et… et bien, le thé ne se boit pas exactement pareil qu’autrefois. Donc le livre qui se voulait être un traité sur la façon de préparer son thé se retrouve relégué à un un genre de documentaire sur comment ça se passait à l’époque. Et c’est bien dommage : l’auteur nous donne vraiment beaucoup de bons conseils pour bien réussir son thé, mais alors qu’à l’époque on parlait de thé bouilli (gros bloc de feuilles de thé compactées et bouillies) ou de thé fouetté (poudre de thé qui n’infuse pas mais doit se mélanger à l’eau, d’où l’utilisation d’un fouet), aujourd’hui on se cantonne au thé infusé seulement. Et même si j’ai pu tenter le thé fouetté (J’ai eu cet honneur oui ^^) la plupart des techniques de l’époque ne sont plus faisables de nos jours, puisque les ustensiles ont changés aussi.

On trouve d’ailleurs dans ce bouquin l’intégralité des ustensiles à utiliser pour préparer un bon thé : de la tasse et la théière à des objets plus incongrus dont l’utilité m’échappe parfois. L’intérêt du livre jusque là est donc purement documentaire, mais il garde en réserve ensuite quelques pépites insoupçonnées : la partie documentaire est suivie d’un recensement de certains passages de littérature médiévale et antiques chinois parlant de thé. Évidemment, de nos jours, ce genre de passages risquent de ne pas intéresser grand monde, mais ça a tout de même retenu mon attention ! ^^

Bref, il faut vraiment être un grand fanatique de thé pour apprécier ce livre je pense (ou fan de Chine médiévale, au choix). Dans tous les cas, je pense que l’équivalent japonais, Le Livre du thé de Okakura Kakuzo, peut plus facilement intéresser que son homologue chinois (qui garde quand même toutes ses qualités pour autant). ^^