Le livre de la voie et de la vertu – Lao Zi

Il y a quelque temps, je m’étais attaqué à l’un des courant de pensée majeur en Chine : le confucianisme. (Ici). Voici venu le moment de parler d’un autre courant : le Toïsme avec son livre fondateur : Le Livre de la Voie et de la Vertu. Trouvable aussi sous les noms de Tao-Tö King ou Dao De Jing.

Comme pour Les Entretiens de Confucius, le texte est aujourd’hui encore très difficilement compréhensible en VO, la VF qui nous arrive n’en est que l’interprétation du traducteur, qui peut être soumise à critique, et qui n’est pas non plus facile à comprendre. Donc s’il arrive que vous ayez un avis divergeant, on peut en causer tranquillement. ^^

La première traduction en Français date de 1842, faite par le grand sinologue de l’époque Stanislas Julien. Depuis une multitude de traduction a été faite, puisqu’aucune ne peut être considérée comme un reflet exact du texte original. On trouve parmi les plus fiables, la traduction de Liou Kia-Hwei, validée par Etiemble.

Sinon, qu’en est-il du livre et de la thèse taoïste ? Et bien pour Lao Zi, tout est une question de Voie (Le Tao ou Dao 道), l’Homme doit rester vertueux pour trouver sa voie. (ça c’est le résumé en gros ^^ ) Le taoïsme a souvent été critiqué pour l’une de ses thèses : le Wuwei, soit le « Non-agir », qui a souvent été interprété comme étant du non-interventionnisme en toute situation, mais le texte est assez éloigné de ça. Le non-agir est très proche d’un concept confucéen : plus il y a de lois et de règles dans un pays, plus le nombre de bandits et hors-la-lois augmente, alors que si un souverain règne par la vertu, le peuple est vertueux et prospère. Donc pour Lao Zi (comme pour Confucius), pas besoin de faire de nombreuses lois qui restreignent les libertés des gens, il suffit juste que le dirigeant soit bon. Un autre concept taoïste est celui de la potentialité universelle. Pour donner un exemple simple de ça : avec un morceau de bois, on peut faire un feu ou fabriquer de nombreux outils, mais si on fabrique un outil avec, le morceau de bois perd de son utilité, puisqu’on ne peut lui faire faire que ce que l’outil permet de faire. Le morceau de bois est donc potentiellement plus utile que l’outil. (c’est résumé, mais c’est ça ^^) Ce n’était que quelques exemples des thèses taoïstes, j’espère que je ne vous ai pas perdu. Maintenant, on va s’attaquer au Yin et au Yang, ou plutôt au symbole qui les symbolise : le Taiji Tu.

Le Taiji Tu, dans l’unique sens validé par le sinologue Robert Van Gulik : le yin à gauche, le yang à droite et cyclique dans le sens inverse des aiguilles d’une montre.

Symbole taoïste par excellence, on utilise souvent ce symbole en Europe, souvent sans trop savoir ce qu’il signifie. Il porte pourtant beaucoup de sens ce petit ! ^^ Le tout premier sens est celui de la représentation de la dualité, dès que le cas le permet : par exemple : le masculin et le féminin, la lumière et l’obscurité etc… toujours deux éléments opposés, mais complémentaires. Comme on le voit dans le Taiji Tu, ces deux éléments sont opposés, mais sont en partie composés d’une partie de l’autre (le point de l’autre couleur de chaque coté). Est-ce que le sens est important ? Pour moi qui suis un peu puriste sur les bord, oui. Sinon faites ce que vous voulez. ^^

Le Taoïsme et le bouddhisme sont très proches sous certains aspects d’ailleurs, selon la légende, avant sa mort Lao Zi serait parti en Inde. Il aurait dicté son Livre de la voie et de la vertu à l’homme gardant la frontière avant de rejoindre l’Inde et semer les graines de ce qui deviendra plus tard le bouddhisme.

Cet article n’était qu’un résumé de tout ce qu’on peut tirer du taoïsme, j’aurais pu continuer un très long moment, mais j’ai préféré me contenir (un peu). Ce livre est le texte fondateur du taoïsme et peut être très intéressant si la philosophie, c’est votre truc. ^^