Confucianisme et Taoïsme – Max Weber

Quitte à passer pour un intello érudit de base, je vais encore parler d’un essai (Si si, encore), et quitte à passer pour un gros rageux je vais (encore) vous parler d’un livre que je n’ai pas aimé. Ce soir, sur le banc des accusés, veuillez accueillir Confucianisme et Taoïsme de Max Weber ! ^^

Avant toute chose, je tiens à préciser que j’ai lu d’autres livres de Weber et que, je suis d’accord, il s’agit d’un grand sociologue. Le préfacier, Jean-Pierre Grossein, s’étonne que cet ouvrage ne soit pas plus présent dans les études sur la Chine et bien je peux apporter certaines explications à notre cher Jean-Pierre.

Cet ouvrage est en effet très intéressant des points de vues sociologiques et économiques, mais dès qu’il s’approche de l’Histoire de la Chine ou de ses religions, c’est un fiasco. (Dommage pour un livre qui ne parle que de ça ^^) L’ouvrage est constamment parsemé d’erreurs de dates ou de noms de dynasties, et arrive également à se contredire d’un chapitre à l’autre. J’aurais pas mal d’exemples à donner sur ces points là, mais il y a une chose qui touche vraiment les religions en Chine et qui montre que Weber ne connaissait pas grand chose du sujet qui l’occupait : Il dit que le taoïsme à emprunté la plupart de ses idées au bouddhisme alors que les spécialistes pensent que… C’est l’inverse.

Ce livre à été conçu afin de déterminer dans quelles mesures les religions affectent l’économie de la Chine et *SPOILER* en conclut que le confucianisme n’est pas compatible avec une croissance économique. Bon, j’y connais rien en économie, mais niveau histoire de la Chine, c’est étrange : Le confucianisme a été religion d’état de la dynastie Han (-206 — 220) jusqu’au XXème siècle et la Chine a été en avance économique et technologique sur le monde jusqu’à la fermeture de la Chine aux étrangers au XVIIème siècle. Ce n’est qu’après cette fermeture qu’une période de repli sur soi-même a démarrée pour la Chine, qui s’est retrouvée en retard technologique lorsque la Grande-Bretagne, la France, le Japon, les Etats-Unis et d’autres, ont successivement envahit la Chine au XIXème et au XXème siècle.

Considéré comme le deuxième ouvrage de Weber le plus important en sociologie de la religion après L’Éthique protestante et l’esprit du capitalisme, et pourtant très peu présent dans les ouvrages de références sur la sociologie de la Chine ? Peut-être tout simplement que cet ouvrage a été écrit par un sociologue et économiste de renom, mais qui ne connaissait qu’à moitié son sujet et a produit un ouvrage qui ne convient pas aux études sinologiques.