Wu Ji, la légende des cavaliers du vent – Chen Kaige

Après Adieu ma concubine, j’ai découvert le nouveau chef-d’œuvre film de Chen Kaige (enfin… nouveau d’après la jaquette, il est quand même sorti en 2005 ^^). Ce film n’est définitivement pas un chef-d’œuvre comme l’annonce la jaquette du DVD, mais il y a quand même moyen de passer un bon moment (bon plus pour ses défauts que pour ses qualités mais bon… ^^)

Wu Ji est l’histoire de Qingcheng, une jeune femme qui a fait un pacte avec la déesse du destin étant enfant : elle aura tous les hommes et leurs richesses à ses pieds mais ne pourra pas connaitre l:’amour véritable. Elle est accompagnée dans le film par trois prétendants : Wuhuan, qui a conquis la terre du mari de Qingcheng et se retrouve roi (accueillez le méchant du film), Guangming, général aux ordres du mari de Qingcheng (Pas très sympathique non plus) et enfin Kunlun, l’esclave de Guangming (et voici notre héros).

En vrai, mon ressenti par rapport à ce film s’est fait en trois temps : premièrement, l’intro est vraiment pas mal, avec une qualité graphique intéressante. Malheureusement, j’ai vite déchanté dès la fin de l’intro pour une raison toute bête : je n’avais que la VF sous la main et si le doublage des personnages adultes est correct (sauf le nom de Qingcheng qui est prononcé n’importe comment du début à la fin et qui m’a un peu gêné : [kiŋʂəŋ] au lieu de [tɕʰiŋʈʂʰəŋ], pour ceux qui voient ce que ça fait en alphabet phonétique international ^^), celui des deux enfants que l’on voit au début du film est… affligeant. Je ne sais pas s’ils ont vraiment confié le doublage à des enfants, mais j’ai un peu saigné des oreilles. ^^ Passé ces quelques minutes de film ou je ne pensais pas être capable d’arriver au bout du long-métrage, je me suis assez habitué pour que… ce soient les autres problèmes du films qui me dérangent.

Une image de l’intro.

Je tiens à préciser que certains des problèmes dont je vais parler sont présents dans la version que j’ai vue, mais que ce sont des choses qui n’apparaissent probablement pas dans toutes les versions : je pense que j’ai une version abrégée pour le DVD (peut-être) qui dure 1h38, alors que certaines versions sont censées durer une demie heure de plus. Ce rabotage crée des transitions souvent brusques, comme si les plans ne servant pas directement le scénario avaient été enlevés pour ne garder que le plus important. Mais, du coup, on voit que le film n’a pas été pensé comme il est montré. Et parfois, le héros parle d’aller libérer un personnage et au plan d’après, il est en train de lui défaire ses liens. (Comment il est entré, comment il a franchi le millier de gardes, comment il s’est infiltré dans la prison ? Aucune idée) Mais au delà de ça, ce qui fait le gros des défauts (et du coup la qualité nanardesque) de ce film, repose dans les idées des pouvoirs de Kunlun, et ça commence au début du film avec ce personnage qui court à quatre pattes plus vite qu’un troupeau de yaks déchainés. Ce qui donne une scène qui se voulait épique mais qui, au final, est juste burlesque.

Scène où Kunlun sauve Qingcheng habillée en plumes de pigeon (oui, quel est le problème ?) de la cage de Wuhuan où elle était enfermée. Et comme il court vite et qu’elle a des plumes, ben elle flotte juste derrière lui… Voilà voilà (Et avec en prime une belle vue sur les décors en effets spéciaux de qualité) ^^

Pour expliquer les pouvoirs de Kunlun, il est juste dit qu’il vient d’un peuple du « pays des neiges » (C’est tout, c’est l’explication, ça) que tous les gens de ce peuple ont des pouvoirs, mais qu’ils ont été exterminés (Oui, ils ont des pouvoirs ultra-puissants pourtant, comment ça se fait ? Aucune idée non plus). De plus, d’après la carte donnée au début de l’intro, le pays des neiges correspondrait sur la carte à… La Mongolie intérieure (à peu près). ^^

Une dernière chose : le titre en VF n’a absolument aucun sens. La légende des cavaliers du vent porte très mal son nom, puisqu’il ne s’agit pas d’une légende, et qu’à aucun moment on ne parle de cavalier (Kunlun court « plus vite que le vent », un Flash mais chinois, en somme) donc tout faux pour l’adaptation du titre. Wu Ji ( 無極 ) en chinois, est un terme taoïste qui désigne la source originelle, à laquelle tout finit par retourner pour revenir dans le monde, en une sorte de mouvement perpétuel. Ce qui est beaucoup plus proche du film que le titre VF, mais je n’en dit pas trop pour ne pas spoiler. ^^ Enfin, le titre du film en version anglaise est The Promise (La promesse), on va dire que c’est entre les deux : pas aussi foiré que la VF, mais pas aussi proche du contenu du film que la VO.

Bon, en définitive, j’ai pas passé un trop mauvais moment, bien que je m’attendais à bien mieux de la part de Chen Kaige. Et ça reste quand même un nanar : au risque de me répéter, j’ai plus apprécié voir ce film pour ses défauts que pour ses qualités. ^^