Nankin, la Cité en Flammes – Ethan Young

En 1937, l’armée Japonaise envahit la Chine, entre dans Nankin et, pendant 6 semaines, massacre 300 000 civils, militaires, et prisonniers de guerres chinois. Ce Manhua raconte l’histoire de deux soldats bloqués dans la ville, et essayant de rejoindre la « zone de sécurité » mise en place par les occidentaux, au cœur de la ville. En Europe, le négationnisme concerne les camps de Hitler, en extrême-orient, c’est cet épisode que certains aimeraient effacer. Après la défaite du Japon en 1945, leurs archives concernant ce massacre furent effacés et ce moment constitue une page noire de la relation déjà complexe entre la Chine et le Japon.

Les deux personnages principaux sont un capitaine de l’armée du Guomindang, le parti nationaliste Chinois au pouvoir entre 1911 et 1949, et le jeune soldat Lu, et ils n’ont qu’une seule chose à faire : survivre. Mais pour survivre, des fois, il faut faire des choix, laisser des gens derrière, assister à des meurtres de femmes, d’enfants, de vieillards… Le Capitaine faisant tout pour protéger Lu qui, plus impulsif, n’aurait pas pu se retenir de charger une patrouille entière de japonais afin de protéger un innocent. On peut se retrouver à détester ce capitaine, lui reprocher de ne rien faire lorsqu’il assiste aux massacre, avant d’y repenser et de lui être reconnaissant de protéger ceux qu’il peut protéger.

Vous l’aurez compris, Nankin est un récit très dur qui parle des horreurs de la guerre, en abordant un épisode de l’histoire très souvent oubliée. Le récit garde un aspect émouvant. On s’attache facilement aux personnages, aux personnalités fortes, mais pas caricaturées. Et même les personnages secondaires, chinois comme japonais, ont une personnalité vraiment travaillée. En Bref, une excellente lecture que je recommande à tous les lecteurs (avertis) pour ce manhua dur, mais vraiment touchant.