Les Entretiens – Confucius

Ouvrage compilé par plusieurs générations de ses disciples, Les Entretiens sont un recueil citations et d’anecdotes. La légende raconte que seuls 72 de ses 3000 disciples (très précis n’est-ce pas ?) ont véritablement compris ses enseignements, pas étonnant qu’on puisse trouver autant de fausses citations qui lui sont attribués (peut-être à égalité avec Lao Zi). Les éditions et les traductions de ce livre sont nombreuses, personnellement, j’ai lu la traduction de Pierre Ryckmans aux éditions Gallimard. Selon beaucoup de spécialistes, c’est un des livres qui a exercé le plus d’influences sur une population, beaucoup de chinois ont en effet suivi les préceptes de Confucius depuis la dynastie Han (Deuxième siècle avant JC) jusqu’à l’apparition de la République populaire de Chine, et depuis la mort de Mao, Confucius est de nouveau réhabilité.

Les Entretiens, chez Gallimard

Les idées de Confucius sont donc souvent mal comprises, même parmi certains sinologues, donc je ne prétends pas avoir parfaitement compris tout ce qu’il veut dire, mais comme je l’ai quand même beaucoup étudié à une époque, j’espère faire le moins d’erreurs possibles. ^^

Le gros problème avec Confucius, c’est que les différentes dynasties de Chine n’ont vraiment retenu que ce qui les arrangeaient : en gros les passages sur la hiérarchie : Le sujet doit obéir au souverain, la femme à l’homme, le fils au père, le cadet à l’aîné et le disciple au maître. Il n’y a pas de relation d’égal à égal dans le confucianisme, et quels que soient les torts de son supérieur selon cette hiérarchie, il faut lui obéir. Mais contrairement au courant légiste, le confucianisme s’oppose aux lois : Si le dirigeant d’une nation est vertueux, le peuple l’est aussi, et si le dirigeant est corrompu ou manque de morale, le peuple se comportera mal aussi, et les lois sont comme un encouragement à les violer (en gros).

Un des concepts centraux du confucianisme est le ren : 仁, composé de la clef de l’homme (亻) avec le composant sémantique signifiant « deux » 二. Ce sont donc les bases des relations que doivent avoir les hommes entre eux à partir du moment où ils sont au moins deux. Il régit l’étiquette et comment bien se comporter avec les autres hommes. Les hommes suivant les principes du Ren sont qualifiés de Junzi ( 君子, l’homme de bien, l’érudit, le sage… ), les autres de Xiaoren ( 小人, l’homme bas, petit… ).

Les analectes, publié chez Guy Trédaniel.

Petit avertissement pour ceux qui voudraient s’essayer à Confucius : C’est Les Entretiens de Confucius, pas Les Analectes. Si vous tombez sur les analectes, il s’agit très probablement d’une traduction depuis l’anglais, Confucius’ Analects. Confucius est déjà assez difficile à comprendre pour éviter de faire un téléphone arabe de traductions. Bon, en plus, n’en déplaise à Guy Trédaniel, le Yin et le Yang est un symbole taoïste, pas Confucianiste, rien a voir. Par contre cette édition utilise le système de reliure traditionnelle chinoise, et c’est quand même assez agréable.

Et vous ? Vous avez une traduction particulière des Entretiens, ou ce n’est que moi qui fait une fixette ? ^^